Comment apprendre efficacement les Kanji ?
Dans la langue japonaise, les Kanji constituent la partie la plus difficile et la plus démotivante pour les étudiants.
En effet, la maîtrise d’environ 2300 caractères est nécessaire pour espérer lire aisément un article de journal.
Et si on souhaite s’intéresser à la littérature nippone, il faut se préparer à apprendre plus de 3000 idéogrammes.
Cependant, il existe quelques pratiques que vous pouvez adopter parallèlement à vos cours de japonais habituels.
Certes, ce ne sont pas des méthodes miracles, mais elles ont été conçues de manière à maximiser l’efficacité de votre apprentissage des Kanji.
Commencez par le commencement : les kana
Lorsqu’on débute l’apprentissage des Kanji, il est essentiel que l’apprenant ait maîtrisé les kana (les Hiragana et les Katakana) qui sont les écritures syllabaires utilisés par le japonais.
En effet, dans les livres d’apprentissage, les Kanji difficiles sont accompagnés d’aides à la prononciation qui sont généralement écrites en Hiragana.
Si vous ne maîtrisez pas correctement ces alphabets, il vous sera difficile d’être à l’aise avec les Kanji.
Focalisez-vous sur les radicaux
Au cas où vous ne seriez pas au courant, les Kanji sont constitués par d’autres sous-éléments qu’on appelle les radicaux.
En effet, contrairement aux idéogrammes qui ont un nombre monstrueusement élevé.
Les radicaux ne sont qu’au nombre de 214 et sont plus faciles à mémoriser.
Lorsque vous rencontrez un nouveau Kanji, ayez le réflexe de le décomposer en radicaux, comme ça, ce sera plus facile à mémoriser.
Prenons l’exemple du Kanji 鳥 (tori/とり) désignant un oiseau.
En japonais, de nombreux noms d’oiseaux comportent ce même radical :
– 鴨 (kamo) : un canard
– 鶏 (niwatori) : une poule
– 鳩 (hato) : un pigeon
– 鷲 (washi) : un aigle.
La méthode Heisig
Il s’agit d’une méthode décrite par James Heisig, auteur du livre « Remembering the Kanji ».
Cette technique consiste à construire soi-même une logique sur la composition de chaque caractère.
En effet, bien que les Kanji se comptent par milliers, le nombre de blocs élémentaires (les radicaux) est assez raisonnable.
Dans le livre, on a notamment pris l’exemple du caractère 冒 qui signifie « risque » (冒す/okasu étant le verbe « risquer »).
Effectivement, ce caractère est composé de deux blocs juxtaposés verticalement : 日 qui signifie « le soleil » et 目 qui fait référence à l’œil. Par la suite, on pourrait construire une logique entre ces deux caractères.
Par exemple, le Soleil est indispensable pour que nous puissions voir, cependant, le regarder directement est un grand « risque » pour nos yeux.
Organisez vos séances de révision
La langue japonaise compte des milliers de Kanji, pour pouvoir les maîtriser, il faudrait surtout avoir les bonnes motivations et appliquer les bonnes techniques.
En effet, apprendre les Kanji ne se fait pas en un jour, le meilleur conseil serait alors d’avancer lentement, mais assurément.
En vous aidant des listes des vocabulaires JLPT, apprenez les Kanji les plus fréquents en premier lieu.
De plus, au fur et à mesure que vous progressez, les radicaux déjà vus auparavant commencent à réapparaître.
De cette manière, il vous sera plus facile de mémoriser plus efficacement les nouveaux Kanji.
L’apprentissage espacé et le logiciel Anki
L’apprentissage espacé est une méthode consistant à ne réviser que ce qui doit être révisé.
Techniquement, l’algorithme se base sur la courbe de l’oubli et interroge l’apprenant au moment où il est sur le point d’oublier l’information (le caractère Kanji).
Si on se souvient toujours de ce caractère, la période de temps avant la prochaine révision sera rallongée, sinon, cette dernière sera réduite. Pour utiliser cette méthode, je vous propose de télécharger Anki, il s’agit d’un logiciel gratuit exploitant cette technique d’apprentissage espacé.
À partir de cette application, vous pouvez organiser efficacement vos cartes mémoires et vos révisions selon le rythme qui vous convient.
Quelques conseils pour apprendre efficacement
Maîtriser les Kanji nécessite énormément de patience, alors allez-y petit à petit.
Pour commencer, adoptez un rythme de 5 nouveaux caractères par jour.
Au fur et à mesure que vous progressez, vous pouvez ajuster votre cadence d’apprentissage dans les paramètres du logiciel Anki.
En passant une quinzaine de minutes par jour à apprendre, en moins d’un an, vous maîtriseriez l’essentiel des Kanji.
Apprenez tous les aspects de la langue
Les méthodes décrites ci-dessus permettent d’apprendre comment reconnaître et écrire (par cœur) les Kanji.
En réalité, ces derniers ne sont qu’une composante de la langue japonaise.
Si vous vous intéressez à ces idéogrammes, c’est que vous aimez sûrement aussi la langue japonaise.
Aux côtés des Kanji et des kana, il est nécessaire que vous appreniez aussi les grammaires et les vocabulaires.
De temps à autre, prenez aussi un journal (ou un site Internet) japonais, essayer de lire un article au hasard.
Même si vous ne connaissez que peu de Kanji, il y aura bien une ou deux phrases dont vous comprenez le sens.
Pour conclure, les Kanji n’ont rien de facile, les maîtriser n’est cependant pas impossible.
Ménagez vos efforts et apprenez à un rythme régulier.
Avec les bonnes méthodes et le bon rythme, vous atteignez votre objectif plus facilement et plus rapidement que vous ne l’aviez prévu.